jeudi 29 mai 2008

Ménage de printemps - Prise 2 ou «La bicyclette»


Je lui en ai voulu longtemps, à cette bicyclette. De toute la place qu'elle prenait sur mon balcon et dans ton coeur.
De cette liberté qu'elle t'offrait que je ne pouvais comprendre puisque j'avais juré de ne plus remonter sur de type
d'engin depuis que j'avais perdu le contrôle du mien, il y a presque 8 ans de ça.

Je lui en voulais d'autant plus que j'en avais peur. Peur de cet objet inerte qui prenait vie lorsque tu t'y assoyais pour
parcourir la ville des heures durant, sans revenir. J'aurais dû me méfier.

Dégonfler ses pneus ? Je ne sais pas ce que j'aurais bien pu faire pour éviter que cette journée là, je me retrouve
seule sur ce même balcon, à te regarder descendre les escaliers avec cette foutu bicyclette. Je ne sais pas non plus pourquoi je n'ai même pas bougé quand je t'ai vu, une fois en bas, te retourner une dernière fois, puis enfourcher ta
monture pour disparaître au détour d'un mur de briques. Cette fois là, tu n'es pas revenu, tu m'avais prévenue.

C'est vrai que j'ai pleuré, pas comme dans les films, j'avais le coeur trop serré pour qu'une larme ne s'évade jusque dans mes yeux. Pendant plusieurs semaines, j'ai couru jusqu'au balcon au moindre bruit, dans l'espoir que ce soit toi. Tu n'es pas revenu. Même si je déteste toujours autant les bicyclettes, j'ai fini par comprendre.

J'en ai mis du temps.

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image : http://artfiles.art.com/images/-/Miguel-Dominguez/Bicyclette-Est-Print-C10310423.jpeg

mardi 27 mai 2008

Une histoire qui pousse...

À venir

jeudi 22 mai 2008

Journal d'une plante.

Sur la rue de MONTLIEU, une voiture s’arrête,
Corbillard de naïveté,

Sur la rue de MONTLIEU, une fille en descend.
Sereine, confiante, suspecte.

Sur la rue de MONTLIEU, une porte s’ouvre
Sans grincer…

Sur la rue de MONTLIEU, une porte se ferme,
Interdiction de regarder,
Sinon pour la fouine, sinon pour le prisonnier.

Sur la rue de MONTLIEU, une transaction se joue.
Des millions à petite échelle, payez comptant, livraison immédiate.

Sur la rue de MONTLIEU, des vêtements qui glissent.
De trop ajustée à si peu vêtue, la peau de l’une se tend, l’autre se dresse.

Sur la rue de MONTLIEU, une porte s’ouvre et se referme…
Derrière moi, j’y ai laissé…oh vous savez…

Et tout ça pour un mois de loyer.

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Image : http://laclairiere.site.voila.fr/Images/Atelier/Loth.jpg

jeudi 15 mai 2008

Ménage de printemps.

..


Tu as laissé comme une empreinte poussièreuse sur ma peau. Une odeur sans goût, une odeur de renfermé, de grenier, une odeur oublié. Tu es disparu un matin, le vent soufflait sur tes baskets, peut-être que tu t'es trompé de rue et que tu as décidé de ne jamais rentrer. Sur le coup, j'ai pas compris. Je me suis dit que ça passerait, que j'aurais la chance de tout t'expliquer, que ma bouche ferait enfin parler la tienne.




Ce que j'ai voulu oublier aussitot, c'est cette blessure profonde que je portais en moi, celle que tu as achevé d'agrandir en ne revenant pas. Je me suis demandé pourquoi c'était aussi douloureux de repenser à toi, pourquoi j'étais incapable de te laisser partir.


J'en ai mis du temps.
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mercredi 14 mai 2008

J'ai peur.

J'ai peur d'être en train de me monter un grand bateau à moi-même, encore. J'ai peur de me faire des idées, de m'inventer des histoires. J'ai peur qu'un jour, je tende la main vers toi, pour me rendre compte que pendant tout ce temps, tu n'étais que le reflet de mon sourire dans le miroir embué de la salle de bain...

lundi 5 mai 2008

Papillon

Mon bonheur est si léger, je crains de le mettre en mots. Je lui ai longtemps couru après, comme un papillon et soudain, alors que je suis lasse, épuisée, découragée, au bout de tout, il est venu se poser sur le bout de mon nez. Je l'ai embrassé.

C'est drôle embrasser un papillon. Ça chatouille.