jeudi 20 mars 2014

Percer

Une craque. Dans le mur.

Parce que j'en peux plus de me retenir, parce que j'ai oublié comment revenir et parce que la voix que j'entends quand j'écris est insupportable. Écrire n'importe quoi plutôt que l'écouter. Tout pour la faire taire, mais puisqu'elle lit derrière mon épaule, impossible. J'ai oublié comment je sonnais vraie. Avant.

Avant de m'éteindre à force d'avoir tout brûlé. Parce que j'ai vraiment tout brûlé. Éventuellement décidée à partir.

Pas encore.

Tentatives rouillées, morceaux de chair qui pendent encore, on verra.

La grammaire n'a plus d'importance, j'ai oublié comment on parle en français. J'ai envie de dire n'importe quoi, de trouver ça beau, d'inventer des sons qui apaiseront mon âme trop serrée pour laisser passer l'air du temps. Le printemps m'est revenu. Il sent bon, la neige fondue et le pot que je fumais avant d'avoir l'âge de conduire.

Rien de fou, rien de fou. Tout à dire, je vous volerai un soir d'étourderies, alors que nos pieds qui se suivent en cadence rament au son de la musique. Je vous volerai un sourire, et puis deux.

Le rideau m'escamotera.

1 commentaire:

William Drouin a dit…

T'as des phrases très fortes! j'aime beaucoup.