jeudi 27 décembre 2007

Ils vécurent heureux pour toujours...

Me voilà, me promenant dans une librairie en plein boxing day. Mais qu'est-ce que je fou là ?! J'ai suivi un ami, bien sur. Il m'a promis qu'on ne resterait pas longtemps. J'erre à travers les couleurs, les gens, les couvertures lustrées dont certaines portent la marque bien connue de COUP DE COEUR qui m'horripile tellement que j'ai envie de ne pas acheter le livre juste pour les contredire, mais à quoi ça m'avancerait ? Bon je m'égare...

Mon regard est attiré par un en particulier. Le titre, un peu farfelu, se lit comme suit : Le cycle de rinçage. Wow intéressant... attendez, chers lecteurs, croyez-le ou non, ce livre vous dira comment réussir votre vie de couple ! Et ça continue, l'Art d'être heureux, Le Bonheur, etc... Je poursuis ma route solitaire dans la librairie (en oubliant que je suis entourée de gens hystérique à l'annonce de 20% de rabais) et je m'aperçois que je n'ai jamais vu autant de livre sur le sujet (et venant de moi qui lit beaucoup de trucs de ce genre c'est une remarque assez hallucinante). Mais coudonc... on est dans une époque où s'intruire est plus que facile (merci wikipédia haha) et, malgré tout notre savoir, toute cette belle intelligence, les gens se sentent seuls. Comment je sais ça ? Parce que moi aussi. On s'inscrit sur des sites de rencontres mais on est pas capable de parler à quelqu'un qui attend le même satané bus que nous. On voudrait rencontrer les gens parfaits du premier coup en voulant éviter de dire à quelqu'un qu'on le trouve plate. Résultat: on se retrouve tout seul à se demander pourquoi on est en train de faire du ménage un vendredi soir alors que tous les gens cool doivent faire quelque chose de cool à l'heure qu'il est.

C'est quoi la solution ? Faites-vous confiance bordel. Oui on va se tromper. Non c'est pas grave. Oui, un livre c'est sympatique pour remettre les idées en place, mais je pense qu'on aurait pu y penser tout seul. Oui un site de rencontre c'est sympatique pour rencontrer, mais pourquoi on sort pas un peu plus et on s'ouvre pas à toutes ces belles personnes qui croisent notre route chaque jour.

Bon peut-être que c'est juste moi aussi... mais dans ce cas... heille... PARLEZ MOI DONC.

mercredi 19 décembre 2007

Le poids du monde sur mes épaules...

Quand j'ai vu ses yeux verts, je me suis dit que je pourrais continuer de regarder dedans pour toujours. Je sais c'est cliché. Elle parlait, et j'avais l'impression étrange qu'on aurait pas dû maintenir le contact visuel aussi longtemps. J'étais hypnotisée. L'ambiance glauque de la station Laurier faisait ressortir son visage lumineux. Elle avair l'air intelligent, un peu comme un chat. J'ai souris, elle aussi. On a parlé plus longtemps qu'on ne l'aurait dû, de voyages, d'avenir, de sauver la planète. Si j'avais pu j'aurais pris le poids du monde sur mes épaules pour qu'elle s'y sente mieux. Le problème c'est que le monde, c'est lourd, ça écrase. Je me sentais toute petite, et ses yeux verts étaient si grands que je me noyais dedans. Un vert foncé, tirant sur le brun-jaune. Kaki, comme certains diraient. Mais comme je n'arrivais pas à décider si j'aimais ce mot ou pas, je préfèrais m'en tenir à vert. Je me suis dit qu'elle était belle mais au fond à part son visage, je n'en savais rien. Il faisait si froid que son manteau camouflait jusqu'à la forme de sa tête. Je m'en moquais, j'admirais ses yeux comme d'autres se tiennent la main. On en est restée là, je l'ai saluée et je suis repartie, trainant le monde sur mon dos.

Dit-moi qu'un jour, on se reverra, et je te montrerai comment on tient le monde à deux, dans le creux de nos mains, et comment, si on souffle dessus, juste un peu, comme ça tu vois, il tournera sans nous jusqu'à ce que nous soyons légères... légères... légères...

mardi 18 décembre 2007

En commençant par la fin...

Je t'ai foutu une claque. Tu m'as embrassé, pour l'effet de surprise. Je ne m'attendais à rien.
Tu m'as offert ton plus beau clin d'oeil, je t'ai souris. Mes doigts ont glissé jusqu'aux tiens.
J'ai dit que j'avais froid aux mains. C'était normal puisqu'on marchait depuis quelques minutes déjà et la neige paradait autour de nous en laissant trainer sa robe blanche dans la rue sale.
Tes orteils gelaient un peu dans tes vieilles bottes d'armée mais tu t'en foutais. J'avais dit oui quand tu m'avais proposé d'aller marcher alors c'est ce qu'on faisait. Le plus innocemment du monde.
Je t'ai dit que je te trouvais beau. Tu m'as parlé de tes projets. Tu voulais voyager. Faire le tour du monde quoi. C'était un de tes rêves. J'ai hoché la tête. J'avais compris.
Alors je n'ai pas pleuré, quand tu es parti, comme tu étais arrivé.

***

Alors je n'ai pas pleuré quand tu es parti, comme tu étais arrivé. J'avais compris. J'ai hoché la tête. C'était un de tes rêves. Faire le tour du monde, quoi. Tu voulais voyager. Tu m'as parlé de tes projets.
Je t'ai dit que je te trouvais beau. Le plus innocemment du monde. J'avais dit oui quand tu m'avais proposé d'aller marcher alors c'est ce qu'on faisait. Tes orteils gelaient un peu dans tes vieilles bottes d'armée mais tu t'en foutais. C'était normal puisqu'on marchait depuis quelques minutes déjà et la neige paradait autour de nous en laissant trainer sa robe blanche dans la rue sale.
J'ai dit que j'avais froid aux mains. Mes doigts ont glissé jusqu'aux tiens. Tu m'as offert ton plus beau clin d'oeil, je t'ai souris. Je ne m'attendais à rien. Tu m'as embrassé, pour l'effet de surprise. Je t'ai foutu une claque...

lundi 17 décembre 2007

Mademoiselle Infidèle

Ses cris raisonnaient à mes oreilles. Elle était furieuse. Je tournai le dos, prétextant avoir quelque chose à faire alors que je savais que c'était faux. Elle le savait aussi. Elle criait de plus belle. Je plaquai mes mains de chaque coté de ma tête dans l'espoir d'améliorer la sono.
Peine perdu.

Et puis clac ! Comme un fouet, c'est sorti :

- Tu ne m'écoutes jamais !

- Mais oui je t'écoute. Et chaque fois, je frôle la catastrophe. J'y peux rien si tu veux te conduire comme une idiote.

- Tu comprends rien, je fais ça pour toi...

Je la voyais venir avec sa mine boudeuse. Elle se fit douce, sucrée... et collante, comme du sirop d'érable.

- Et puis... on s'est bien amusées la dernière fois, non ?

Silence.

Ne pas lui répondre. La laisser s'obstiner contre elle-même. Elle aime ça. C'est déjà ce qu'elle est en train de faire de toute façon. Je chassai mes pensées en balayant et me mis à laver minutieusement la vaisselle.

- Alors on le fait ?

Re-silence.

- Je vais prendre une douche.

Je m'approchai du miroir et commençai à me dévêtir. Frémissement subtil au coin de sa bouche. Elle ne souriait pas mais je pouvais lire dans ses yeux. Sa victoire approchait.

J'entrai dans la douche avec la ferme intention de m'ébouillanter. Ma peau rougit et bientôt je me mis à respirer de la vapeur, question de tester mes branchies. Je réussis à m'engourdir. Satisfaite, je risquai un pied hors du bain. J'étais légèrement étourdie. Je fermai les yeux. C'est passé.

J'ouvris la porte.

- Aller on y va.

- Non, c'est complètement insensé.

- Je veux y aller.

- Mais pourquoi ?

- Je veux y aller, bon !

Je patinai, mon cerveau gauche voulut faire une passe à celui de droite mais celui-ci la rata de peu. Je bafouillai.

- Oui mais je n'ai pas envie d'y aller, c'est du suicide et tu le sais.

Elle sourit. Pas un vrai sourire. Juste un plissement au coin de ses lèvres. Mais c'était sa manière de sourire.

- Mais non, ça va aller. T'as toujours la trouille. Tu sais que ça sera un bon moyen...

Elle me fixa et attendit.

- C'est bon t'as gagné. Mais c'est juste parce que je veux pas t'entendre chialer plus longtemps.

Elle ricanait.

- C'est même plus drôle, je gagne tout le temps.

- Fais gaffe je peux encore changer d'idée.

- Tu ne feras pas ça, tu le sais.

J'eus soudain un peu mal au cœur. Je pris mon manteau le plus lentement possible.

- Dépêche-toi, on va être en retard !

(...)

J'en avais plein les poches. Et la neige qui s'agglutinait sur mes cils faisait couler mon mascara. J'avançai bravement jusqu'à l'autobus.

- Grouille !

(...)

- Bon tu vois bien que tout est fermé ça marchera pas.

- Arrête de geindre, il y a surement un autre moyen.

(...)

L'auto glissait. La neige était partout, c'était aveuglant. Mon cœur battait à tout rompre ou du moins à démolir les fondations du Vieux-Québec.

Mon esprit se croyait drôle, qu'est-ce qui m'avait pris de l'écouter.

Le trajet me parut durer quatre jours. Mille fois, je nous vis prendre le fossé d'attaque et rebondir sur la chaussé glissante pour finir notre course dans la rivière. Il s'en fallut de peu. Mais mille fois la tempête nous recracha un peu plus loin comme si elle prenait plaisir à ne pas nous avaler, pour nous goûter plus longtemps.

Ses yeux brillaient. Elle était heureuse ou du moins, sur un très gros "high".

Mon cœur me dit qu'il n'allait pas endurer ça plus longtemps.

Les kilomètres s’égrainèrent les uns après les autres. Je les comptais. Au fond, ça m'était égal. Et puis, il en resta de moins en moins. Je repris espoir.

Finalement arrivée, j'applaudis. Je tremblais.

Je téléphonai à Mathieu pour lui dire que j'étais en vie.

- Oui ? Je suis arrivée... Je sais, c'était dangereux. Non, non, tout va bien... Pourquoi ? Bah, j'en avais envie, c'est tout... Bon j'arrive.

Je raccrochai.

Il ne tombait plus que quelques flocons. Puis je me suis souvenu.

Elle se mit à rire, rire, rire. Un rire aigu.

Je criai.

Mais le son que j'entendis fut celui de mon propre rire. J'exorcisais mon stress, cette chienne de peur a qui j'avais lancé mon pied en pleine gueule.

Je ricanai pendant quelques secondes encore puis je murmurai juste pour moi, tout bas :

- Je te l'avais dit.

dimanche 16 décembre 2007

En regardant passer la neige...

-J'ai peur Papa.

-Je sais, ma grande, ça va passer.

-Papa, pourquoi on vieilli ?

-Parce que c'est comme ça, chéri, c'est dans la nature, toute chose naît, grandi, vieilli et puis meurt.

-As-tu peur de mourir, Papa ?

-Oui, ça m'arrive.

-Moi aussi...

-C'est normal, ma puce.

***

samedi 15 décembre 2007

Le premier jour, dieu créa... zut j'ai oublié.

Je ne me rappelle plus... me voilà bien avancée, sans aide, au beau milieu de nul part, sortant des mots à la chaine pour essayer de réduire une pile de phrases qui ne fait que grossir dans ma tête si bien que ça m'effrait. Comment on fait pour créer ? Est-ce que ça vient bien de nous ou est-ce qu'on sert juste à attraper des ondes qui se promène autour de nous ? Toutes ces réponses ?

Et pourquoi on le fait ?

A) On ne peut pas s'en empêcher.
B) Ça occupe le temps qui passe.
C) On se sent mieux après. (Quoi?)
D) C'est bon pour l'égo
E) Toutes ces réponses ?
...

Je crois que certaines personnes à laquelle une petite fée capricieuse à apposé l'étiquette ''artiste'' durant leur sommeil lorqu'ils étaient enfants sont des gens qui peuvent capter des ondes d'idées qui se promènent dans les parages et que par la suite, ça parasite leur humeur, leurs pensées, leur chum/blonde/entourage si bien qu'ils n'ont plus d'autre choix que de s'asseoir et de tenter de l'exprimer sous une forme quelconque ou quelconque forme. Parfois les deux. Et lorsqu'ils ne le font pas, le temps s'en mêle et se met à passer vraiment... mais vraiment... lentement.... Alors je pense qu'ils n'ont pas le choix, de prendre la plume, le crayon, le pinceau ou le clavier, le micro, le pied, leur corps, tout ce qui leur tombe sous la main (mais pas votre petit frère, c'est déconseillé par santé canada) pour faire naître cet embryon d'idées parasites. Oui après on se sent mieux. Mais ça dure jamais longtemps. Et puis c'est comme une drogue, une sorte de...une sorte de... drogue, dans le fond. Les gens se mettent à nous complimenter et ça aussi, on s'habitue.

Alors le verdict ?

Toutes ces réponses....

Si Dieu s'est vraiment arrêté après 6 jours... Je lui lève mon chapeau.