dimanche 27 avril 2008

Point.

J'ai jamais cru que j'me rendrais aussi loin Maman. Tous les soirs je vois des étoiles... dans leurs yeux. Elles sont pour moi et quelques fois, ils parlent même de décrocher la lune. Bien sur un seul d'entre eux pourraient me la ramener car après ma nuit deviendrait noire. C'est dur Maman d'avoir le ciel à ses pieds.C'est sur que, après quelques verres, j'arrive à oublier. Ça endort la petite voix dans ma tête. Ça la calme, elle me laisse danser en paix.

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Ce soir il a neigé. Dans ma tête, dans mes veines, j'ai touché le ciel Maman. C'est lui je l'ai trouvé, on est allé sur la lune ensemble. Il fait froid là haut, Maman. Et noir aussi. J'ai peur. J'ai froid.

Peur. Froid. Noir. Froid. Peur. Noir.

Froid. Froid. Froid.

J'ai décroché la lune, il fait noir. Pardonne-moi, Maman.

mercredi 16 avril 2008

Je suis une mosaïque.


Oui, c'est vrai. Un ramassi de souvenirs, de bribes de conversations glanées ici et là, de baisers donnés à des inconnus, de corps offerts à mes yeux pour la première fois, de journés, de minutes, de secondes, je les accumule sur mon dos, au creux de mes reins. J'avance lentement, avec ma mosaïque. Je suis cette mosaïque. Comme un tableau infiniment grand qui s'étire dans une spirale étourdissante de couleurs. C'est moi, la mosaïque. Selon mon humeur, les motifs qui s'y impriment, changent. De noir violacé, je passe à rose, vert, bleu... une multitude de forme qui s'imbrique l'une dans l'autre, une partie de moi, une partie de vous, je n'ai pas toujours votre autorisation.


Je pourrais en avoir honte, je pourrais m'en cacher... ou essayer de me retrouver moi, l'unique. Mais si c'était ça ma vie ? Et si cet assemblement de morceaux de verre si légers, était le but ultime de mon passage sur terre ? Un millier de sourires sur mon visage. Je suis une mosaïque. Aime-moi.

mardi 15 avril 2008

Comme une allumette.

Ton corps comme un aimant en se retirant m'attire. Quel supplice que d'essayer d'y échapper. Je tire... sur la couverture. Mon corps comme un immense point d'intérogation, comme une question qu'on ne pose qu'en chuchotant, le souffle court, s'épouse avec le tien. M'aimes-tu ? Lovée contre toi, je sens ton coeur qui bat. Embrasse-moi, serre-moi, caresse-moi. Pour qu'en concert, les braises qui sommeillaient sous mes hanches s'enflamment. Je brule sous tes doigts, touche-moi. Baise-moi, jusqu'à ce que, entièrement consummée, mon feu vienne mourir entre tes lèvres. Pour renaître au matin, comme un phoenix contre ton sein.

jeudi 3 avril 2008

Unir ma vie à la tienne.

Il ne m'a pas encore vu. Dans quelques heures, je vais me montrer à lui, aussi cru que la première fois, avec peut-être... le maquillage en plus. Nous savons tous les deux où l'autre se trouve, essayant sans doute d'imaginer ce qu'il fait et à quoi il pense, mais il est préférable que nous restions chacun où nous sommes. En appliquant mon mascara, je retiens un tremblement. J'espère qu'il va me trouver aussi belle. J'ai beau respirer par le nez, mon coeur virevolte comme un fou. Je me demande si ma mère s'est senti comme ça elle aussi. Je regarde son portrait à coté de moi. J'aurais aimé qu'elle soit là pour me dire que tout va bien se passer. Je regarde l'heure, il est temps de mettre la robe. J'ose à peine la toucher tellement elle est belle. Elle est faite pour moi, je vais rayonner.Le bruissement du tissus me murmure des choses jolies pour me rassurer, je souris un peu, mais pas moyen de me détendre.
....

Je suis prête, l'heure arrive et il m'est impossible de reculer maintenant. Le vertige me prend... et si je ne suis pas à la hauteur ? Une voix murmure dans ma tête: «T'inquiète pas, tu le seras.»
J'arrête de respirer une seconde, mon coeur cogne comme un fou contre mes poumons, l'air me brûle. Je relâche mon souffle. Quelqu'un que je ne vois même pas me dit que je dois y aller. Je descend les escaliers doucement, je cherche mon air, voilà dans 2 minutes... Je vais monter sur scène. Le grand rideau noir me sourit comme un vieil ami, il m'a souvent vu dans cet état là, il sait que ça passera.