dimanche 30 mars 2008

Mon coeur... comme une pelote à épingle.

Chaque minute de retard, une aiguille.
Chaque seconde de plus sans recevoir le coup de fil promis, dix aiguilles.
Chaque «Ah je m'excuse, j'ai complètement oublié!», cent aiguilles.
Chaque «Désolé, il faut vraiment que je parte» après qu'on ait fait l'amour, mille aiguilles.
Chaque fois, je me disais que tu finirais par les enlever une à une. Jusqu'à ce que je m'apercoive que chaque fois que tu en retirais une, je n'arrivais plus à compter celle qui se rajoutaient.
J'ai mis du temps à comprendre que j'étais la seule à pouvoir refuser, à pouvoir comprendre et partir, à pouvoir pardonner.
Merci, grâce à toi, j'ai ouvert les yeux. J'ai rencontré un type bien qui n'a pas pu ôter ces épingles à ma place, mais il me souriait et jamais aucune autre n'est venu se planter dans mon petit coeur.

Je me suis mise à la couture depuis. Je me confectionne de jolies robes, celle que tu répugnais tant à me voir porter, de peur que je puisse me rendre compte que j'étais belle moi aussi. Mais sincèrement, de mon coté, je te trouve beaucoup plus beau depuis que je t'ai empaillé. Tu m'es surtout très utile... quand j'ai besoin d'une pelote à épingles.

mardi 25 mars 2008

Pendant ce temps, je continue de sourire...

Je sais que je n'ai pas dit grand chose. J'étais terrifiée, comme une enfant devant son premier «crush» qui croit que tout est magique et que tout va se mettre en place par hasard. Il n'y a pas de hasard. C'est pour ça que j'ai oublié de te poser un paquet de questions. Je ne voulais pas t'ennuyer avec ça. Comme: Pourquoi est-ce que tu ne m'as pas regardé dans les yeux ? (Es-tu seulement capable de te regarder dans un miroir ?) Pourquoi n'as-tu rien dit ? (T'arrive t'il de réellement dire quelque chose ?) J'ai voulu voir ton potentiel plus que ce que tu avais à m'offrir sur le moment. Je me suis dit qu'en te donnant ce que je pouvais, qu'en arrachant un bout de moi, peut-être que j'arriverais à allumer cette lueur que je voulais voir apparaître sur ton visage. Ça n'a pas fonctionné. Je t'ai regardé partir, abasourdie, insconciente sur le coup de tout ce que ça avait voulu dire à mes yeux. J'y ai laissé une part de moi-même un peu plus grande que je ne le croyais, et en ai gagné une autre, toute petite, étrangère, nouvelle. J'ai une autre question : t'étais-tu aperçu qu'elle était percée ? ( Un joli losange bleu, comme une signature de ton passage en moi. Merci du cadeau. ) Ceci dit, en y repensant, j'ai eu la vague impression que tu étais en train de te noyer. C'est peut-être moi, mais en te voyant là, te débattre, j'ai voulu sauter. Je me suis rappelé un peu trop tard que je ne savais pas nager. Je suis donc revenue doucement sur le plancher des vaches. Et malgré toute la peine que j'ai eu à te regarder couler, je me suis dit que, somme toute, j'allais continuer de sourire...

lundi 24 mars 2008

La petite marquise

Elle est si jolie
La petite Marquise
Des souliers neufs
Et un foulard brodé
On se plait à la regarder
Descendre la rue sagement

Elle fait tourner les têtes
La petite Marquise
Sa peau est blanche
Ses cheveux sauvages
On ne se lasse de l'admirer
Dans ses yeux danse la lumière

Ce qu’elle est charmante
La petite Marquise
On lui offre des cadeaux
On la gâte, oui on peut dire
Qu’elle est à croquer
Dans ses nouveaux atours

On prend bien soin d’elle
La petite Marquise
On l’aime, on la cajole
On joue avec elle
On la couvre de caresse
Parfois même un peu trop

Mais elle ne dit rien
La petite Marquise
Ses yeux filtrent la pluie
Personne ne lui dit
Qu’elle est trop jeune
Pour connaître ces jeux-là

Elle rêve de s’envoler
La petite Marquise
D’ouvrir grandes ses ailes
D’étreindre les nuages
De visiter l’ailleurs
Et voir si c’est aussi étrange

Elle choisi d’oublier
La petite Marquise
Elle a perdu son foulard
Et ôté ses souliers
Juste avant de sortir
Elle sourit et part doucement…

Premier Jet. 29/01/06

samedi 22 mars 2008

Un jour de printemps ou « Pensées décousues sur la rive sud»

C'était un jour de printemps mais on avait peine à y croire tellement la blancheur hivernale tardait à s'estomper. Moi qui avait eu peur que mon premier hiver en ville soit moche et gris, voire même brunâtre, j'avais été servi. Avec le retour du beau temps au menu, ces gracieuses congères d'autrefois allaient fondre, menaçant ainsi d'inonder toute l'île de Montréal. J'allais devoir apprendre à nager. J'avais plutot décidé de m'enfuir pour la fin de semaine.

Notre histoire débutait donc dans un bus, à mon étonnement assez plein, qui voguait en direction de Sorel, sur cette charmante Route 132. Le paysage industrialisé et morne qui défilait allait bientôt laisser place aux arbres longeant un fleuve, lequel ne scintillait pas, j'étais déçue, ayant oublié l'immense quantité de neige qui l'abrillerait.

Bref, l'histoire commençait plutot dans le bleu des yeux brillants de ce bébé me dévisageant du haut des cuisses de sa mère. Elle était seule. Je veux dire, évidemment dans l'autobus tout le monde pouvait voir qu'elle n'était pas accompagnée, mais à la voir serrer son enfant contre elle, comme un bouclier, je devinais ou plutot, mon intuition me disait que le père ne se trouvait ni au point de départ, ni au point d'arrivé de ce trajet d'autobus un peu trop long pour voyager seule avec un si petit bout d'humain et les accessoires à trimballer avec lui.

J'ai souris pendant qu'elle détournait la tête et, à la dernière minute, elle m'a vu. Ses yeux sont revenu sur moi et sa jolie bouche a esquissé un sourire. Elle portait des verres fumés qui lui mangeait la moitié du visage, comme si voir au travers d'eux la protégeait de quelque chose, peut-être d'être blessée à nouveau ou simplement du reflet de la neige en ce jour de mars encore trop froid.

Je me suis surprise à penser qu'à partir du moment où une femme porte un enfant, elle n'était plus seule dans sa tête quand venait le moment de trouver un autre homme. Est-ce qu'on hérite d'une petite voix intérieure qui nous mets en garde contre ceux qui ne seront pas apte à prendre soin de soi et d'un petit ? J'essayais d'imaginer comment je réussirais à trouver quelqu'un en étant deux et pas juste moi-même. Aïe...

Je me demandais pourquoi il était parti, et s'il avait eu le temps d'apercevoir le bout du nez de la jolie frimousse que j'avais devant moi. Et à ce moment, elle a enlevé ses lunettes fumées, j'ai pu voir ses yeux et son visage en entier, elle était belle. Un petit quelque chose se dégageait d'elle qui donnait envie de la protéger. J'aurais voulu être un homme pour lui dire que je m'occuperais d'elle et de la petite, et que plus jamais elle n'aurait à prendre l'autobus toute seule, un bambin sur les genoux et le coeur au fond de sa poche. Mais comme ce n'était pas le cas, aussi bien oublier ça tout de suite, j'ai souris. Elle m'a rendu le sourire. Il y avait un je-ne-sais-quoi dans ses yeux qui confirmait mes soupçons, elle a remis les lunettes.

J'ai laissé mon regard errer. Le trajet tirait à sa fin, le bébé s'était endormi. Chaque fois que ses yeux croisaient les miens derrière ses verres noirs, la jeune maman me renvoyait mon sourire comme un miroir. C'était un peu troublant.

Je me suis vu à sa place, remettre l'enfant dans le porteur, lui replacer son foulard, prendre le tout sur son dos et aggriper le sac d'une main. Je l'ai regardé descendre l'allée, puis les marches de l'autobus. L'espace d'un court instant, je me suis dit qu'elle avait beaucoup de courage. En lisant, le nom de la rue qu'elle allait emprunter, mon cerveau encore un peu embrouillé a changé une lettre pour que j'y lise:
RUE de la PRIÈRE.

Je ne savais pas si j'allais prier pour elle, mais j'allais pour sure y penser et lui envoyer de l'amour. Nous étions tous passé au travers de l'hiver, le printemps revenait et le soleil la réchaufferait elle aussi tôt ou tard.

mercredi 19 mars 2008

Mais que faire de tous ces hommes, de toutes ces femmes qui ne demandent qu’à être aimé ?

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RÉPONSE DU PUBLIC.
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«On continuera de les aimer, jusqu'à notre dernier souffle. On ne peut faire autrement, tu sais. Ils nous ouvrent grand les bras et leur chaleur nous est si réconfortante. On les aime, le temps d'une nuit, le temps d'une vie, c'est si vite passé de toute façon. »

«Ils sont nombreux, sans aucun doute c'est difficile de tous les avoir. C'est pourquoi je les embrasse, pas juste avec ma bouche, mais avec mes yeux, mon âme, mon coeur. Je crois bien qu'il est assez grand pour tous les aimer. »

« On les brule, comme des papillons sur une lumière. On les brule avec toute la passion dont on est capable. Ceux qui survive...eh bien, rendu là, je ne sais plus quoi faire d'eux.»

« C'est bon son idée... Et si on faisait un grand feu ? Un grand feu de Saint-Jean, et on l'alimentera avec toutes ces personnes qui ne demande qu'à être brulée. À la fin, on aura qu'à sauter dedans nous aussi...»

« On les oublie, l'un après l'une après l'autre. Aucun d'eux n'est identique, ils se ressembles tous. Peut-être qu'en allant plus vite ?»

« On les aime, tout simplement.»

« Je connais quelqu'un qui a décidé de ne rien faire.»

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Merci c'est tout le temps que nous avions.

vendredi 14 mars 2008

Danse avec moi.


Non.

Mot de trois lettres, très court. On hésite à le prononcer, on le murmure, on le garde pour soi, on l'empile dans ses tiroirs de peur d'avoir à le resortir. Il nous crispe le coprs, nous donne des sueurs froides...

Oui.

Autre mot court. On le crie, on l'utilise à tort et à travers, on l'use, on le soupire, on le mange, on l'offre à qui le veut bien. Il nous fait ouvrir les jambes, tendre la main...

Encore.

J'en veux plus. Société de consommation qui en redemande, moins de non, plus de oui, plus encore. Puisqu'on n'est jamais satisfait aussi bien être honnête et le dire. J'en veux encore.

Je t'aime.

On en oublie la signification, l'amour est à la mode, on doit aimer notre travail, notre quartier, notre homme et même l'hiver s'il faut mais on doit aimer à tout prix, avoir des passions à défaut de quoi, notre existence ne vaut même pas la peine d'être mentionnée.

Oui, Je t'aime, moi non plus, encore s'il te plait, non revient, ne pars pas...

mercredi 12 mars 2008

Il n'a fait que passer...

Pour celui qui le lira.
Les deux pieds dans le sable, elle emplissait ses narines de l'air marin. Le soir tombait, et le soleil jouait à la cachette avec la lune qui se pointait de l'autre coté de l'océan. Ils étaient beaux à voir. Ses yeux lui disaient de sourire aux mouettes qui en frolaient la surface liquide d'une seule aile pour repartir en tourbillonnant au dessus de l'eau. Et c'est ce qu'elle faisait, à pleine bouche, de toutes ses gencives et de toutes ses dents, elle souriait à la nature qui l'enveloppait. Elle souriait au vent un peu frais qui lui caressait la joue, aux vagues qui lui lèchait presque les pieds, aux cigales qui ne chantaient que pour elle ce soir, ce soir... Elle se sentait comme une reine. Elle esquissa quelques pas de danse, pieds nus sur la plage. La brise fit voler sa jupe doucement au dessus de ses genoux, et à ce moment là, elle fut belle. Son rire déchira la nuit; un oiseau lui répondit, au loin. Elle fit une révérence à son public et son regard se posa sur le gros rocher derrière elle. Son coeur se serra. L'été avait voulu rester mais Septembre était revenu quand même et l'avait chassé, non sans misère, en lui enlevant quelques degrés ici et là, si bien qu'il avait plié bagages en lui laissant cette dernière journée, comme une promesse qu'il reviendrait l'an prochain. Elle était donc venu lui dire aurevoir, elle, fille de la terre, reine d'un soir à qui on avait repris trop vite un cadeau qu'elle voulait garder. Elle lui souffla un baiser, ses yeux luisaient. Elle ne pleurait pas, lui si joyeux, détestait le chagrin et de toute façon, elle avait oublié comment. Elle alla s'asseoir sur le rocher, celui où elle s'était trouvée la première fois qu'elle l'avait remarqué. En fixant l'horizon, elle enroula ses bras autour de ses jambes, elle sembla rétrécir jusqu'à se faire toute petite. Elle ne bougea plus. Tout ce que l'on pouvait voir était ses pupilles qui brillaient dans le noir. Personne ne savait qu'elle s'était enfuie.

Elle avait parcouru 19 kilomètres sans souliers pour rejoindre l'océan, tout au bout de la côte Ouest. Lorsqu'on la retrouva, le sel avait fait gonfler sa jolie peau et la glace s'était prise dans ses cheveux. Elle voulait que l'été revienne. Il n'avait fait que passer...

samedi 8 mars 2008

Le piège de la création ou «Ce que vous pensez de ce que les gens pensent qu'ils savent sur ce que vous pensez»

FRAGMENTS DE TEXTE
À force de toujours vouloir bien faire, on bloque la vraie création. Celle qui vient de l'intérieur, celle qui nous fait sentir comme si on étale nos tripes à la face du monde. Y a -t'il une limite entre l'art et l'exhibitionnisme ? Est-ce que quelqu'un fait vraiment une distinction ? Alors la peur des autres ou pire de ce qu'ils peuvent bien penser nous attrape, nous hâche, nous broie jusqu'à plus rien d'important. Ça vaut bien une petite mort.
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Alors commence la ronde des apparences. Vous savez, quand on laisse les mots se coincer au fond de notre gorge avec l'impression terrible que même s'ils sortent à partir de maintenant, il est déjà trop tard. Que le moment a fui, entouré d'anges silencieux aux oreilles des autres mais qui éclatent de rire, d'un rire féroce dans les votres (vos oreilles) jusqu'à ce que vous entendiez votre propre rire se casser le nez sur un miroir (surement le votre aussi).
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Quand vous avez oublié momentanement qui vous êtes par peur de déplaire, quand vous pensez plus longtemps que quelques secondes à toutes phrases non-destinées à un discours devant dix personnes et plus, quand la peur de paraître faible vous mord les entrailles et/ou l'entrejambe : vous vous êtez plantés.
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J'ai une confidence à vous faire: je me suis plantée. Pire, l'extérieur de mon pot me semble si étrange que j'ai peine à en sortir. Je vous vois, de l'autre coté, dans une autre terre, et je tremble. L'insécurité fait dire de nombreuses bêtises à l'homme.
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Si j'avais su vous parlez de moi au bon moment, peut-être seriez-vous restés...