mercredi 19 décembre 2007

Le poids du monde sur mes épaules...

Quand j'ai vu ses yeux verts, je me suis dit que je pourrais continuer de regarder dedans pour toujours. Je sais c'est cliché. Elle parlait, et j'avais l'impression étrange qu'on aurait pas dû maintenir le contact visuel aussi longtemps. J'étais hypnotisée. L'ambiance glauque de la station Laurier faisait ressortir son visage lumineux. Elle avair l'air intelligent, un peu comme un chat. J'ai souris, elle aussi. On a parlé plus longtemps qu'on ne l'aurait dû, de voyages, d'avenir, de sauver la planète. Si j'avais pu j'aurais pris le poids du monde sur mes épaules pour qu'elle s'y sente mieux. Le problème c'est que le monde, c'est lourd, ça écrase. Je me sentais toute petite, et ses yeux verts étaient si grands que je me noyais dedans. Un vert foncé, tirant sur le brun-jaune. Kaki, comme certains diraient. Mais comme je n'arrivais pas à décider si j'aimais ce mot ou pas, je préfèrais m'en tenir à vert. Je me suis dit qu'elle était belle mais au fond à part son visage, je n'en savais rien. Il faisait si froid que son manteau camouflait jusqu'à la forme de sa tête. Je m'en moquais, j'admirais ses yeux comme d'autres se tiennent la main. On en est restée là, je l'ai saluée et je suis repartie, trainant le monde sur mon dos.

Dit-moi qu'un jour, on se reverra, et je te montrerai comment on tient le monde à deux, dans le creux de nos mains, et comment, si on souffle dessus, juste un peu, comme ça tu vois, il tournera sans nous jusqu'à ce que nous soyons légères... légères... légères...

2 commentaires:

William Drouin a dit…

J'adore! c'est simple mais vrai. :)

-CaR0- a dit…

Ouah! C'est comme si dans un regard le temps c'était arrêté. Joli petit texte!