qu'est-ce qui me retient? sans majuscule. qu'est-ce qui me retient de crier? de les alerter tous, que ça va pas bien?
je le fais déjà assez, non? ils s'inquiètent déjà assez, non? même lui. il m'a dit, les gens s'inquiètent, qu'il m'a dit. il m'a dit. mais pas lui. je sais pas non, peut-être. il m'a dit que j'étais qu'une amie, que c'était bien chouette et que malgré que je ne comprennes plus rien, au pourquoi et au comment on est devenu amants, que malgré que je n'ai pas suivi la retransition rapide vers l'amitié, j'imagine que tu t'inquiètes quand même un peu. un peu.
si c'était pas compliqué ça ne m'intéresserait pas, non? sais pas. je me demande comment laisser tomber, sans laisser tomber. comment arrêter de me parler comme si je ne valais rien. comment arrêter d'espérer que quelqu'un me sauve de moi. comment je continue d'avoir mal d'ouvrir mon coeur et de l'offrir au piétinage des passants. surtout de toi. toi. t'es parti, tu m'as dis que tu reviendrais. on verra. je t'ai perdu, tu t'es perdu, on s'est perdus. je sais pas. peut-être que c'est moi qui est partie, au fond.
mémoires. drues. compassion refoulée, perdue dans un chantier d'attaques personnelles. j'tannée. j'tannée en crisse. c'est pas beau mais c'est ça.
crier parce que j'tanné en crisse. de la colère qui me ronge en dedans pendant que la cortisol s'abîme à répétition dans tous les systèmes qu'elle croit si bien défendre. j'en veux pu mais yé trop tard. je suis bien protégée. trop bien protégée. la vie passe pas. la vie passera pas. crier. parce que je suis pas encore morte. crier pour qu'on vienne me chercher qu'on me trouve, qu'on me sorte de là. crier parce que c'est juste ça qu'il me reste à faire, parce que j'en peux plus.
si t'étais pas partie, ça aurait pu être pire.