Il y avait cette fille. Je l'aimais plus que tout au monde. À la vie, à la mort. On s'est accrochée l'une à l'autre comme deux bouées pour ne pas couler. Je l'aimais à la folie. On était inséparable. Pour de vrai. Je n'ai jamais cru la violence, ni la peur qu'il y avait entre nous. Ni les fois où l'on s'est battue pour rire, mais que l'on se frappait pour vrai. Ni les moqueries, ni les silences menaçants, ni les sous-entendus blessants. Je n'ai vu que la joie, les joints, la rigolade, les promesses, les projets, la complicité, les quoi-qu'il-arrive-je-suis-là. Et je n'ai pas oublié. Je n'ai pas oublié le bruit de la cassure. Quand j'ai paniqué ces fois où la facheuse lui a refusé la porte. Quand les meubles sont devenus des armes, chaque mot des aiguilles et leur absence, un coup de masse. Quand j'ai fini par décrocher le téléphone en pleurant pour chercher de l'aide parce que son amour faisait mal.
Je n'ai pas oublié. Ce lien s'est brisé à force de tirer dessus, et pour s'en protéger, on ne l'a pas reconstruit. Avions-nous tort ?
Tu ne m'as jamais pardonné cet abandon, n'est-ce-pas ?
Il y a 8 mois