samedi 19 juillet 2008

Vengeance

Thief

J'ai tout repris. Non, j'ai tout pris. Tout ce que j'ai trouvé qui faisait mon affaire je l'ai glissé dans mes poches, sans aucune culpabilité. Pas après ce qu'ils m'ont fait. J'ai inspecté chaque parcelle des trésors qu'ils me confiaient sans y penser chaque jour et qu'ils avaient osé me laisser même après l'annonce de mon départ. J'ai tout raflé, et je suis sortie, le nez au vent, enfouir mon butin au fond d'un parc. Oeil pour oeil, dent pour dent. Je souriais, de mon air habituel, en espérant que personne ne lirait la rage muette sur mon visage. J'ai regardé par terre l'espace d'un instant; mes pieds y étaient toujours, je pouvais continuer. J'ai marché, j'ai croisé un parc mais celui là ne m'intéressait pas. J'ai marché plus loin. Je me rappelle vaguement avoir dépassé mon appartement. Sans importance, j'allais revenir sur mes pas bien plus tard. J'ai poursuivi ma route et les voitures qui semblaient toutes me pointer la bonne direction. Ça n'a pas été bien long, j'ai fini par y entrer par la porte de coté. Le jardin botanique. Je me suis arrêtée près de la fontaine. La lune m'a fait un clin d'oeil un peu au dessus de mon reflet. J'était au bon endroit. J'ai compté une quinzaine de pas vers l'ouest. Et j'ai attendu.

J'ai pris le foulard que j'avais sur la tête et en l'ouvrant, j'y ai déposé tout ce que j'avais pris. Le retour du balancier. J'ai fait un noeud au dessus, comme un baluchon un peu éphèmère avec lequel je n'aurais pas été bien loin. Je préfèrais enterrer ma haine. Avec précaution, j'ai ouvert le sol. Doucement, pour lui faire le moins de mal possible. J'ai fait disparaître le tout et je suis repartie sans me retourner.


On raconte qu'un homme aurait été pris, vers 4h du matin, à fouiller frénétiquement dans le sol à une quinzaine de pas d'une fontaine à l'entrée du jardin botanique. Il mentionnait avoir une carte menant à un trésor, qu'un dame fort gentille lui avais remis près de Berri alors qu'il lui avait demandé 2$ pour un café. En souriant, elle avait dit : J'ai quelque chose de mieux. D'une main, elle avait retiré une simple carte de sa poche, et avec l'autre avait agitée un objet brillant. Quelques instants plus tard, la carte et l'objet avaient changé de mains. Sans plus d'explication, elle était repartie. Il avait ensuite ajouté, à la suite de quoi la décision fut prise de l'interner, qu'il avait entendu rire lorsqu'il était entré dans le jardin, et puis que le rire ne s'était tut que lorsque la police était mystérieusement arrivée.

1 commentaire:

elPadawan a dit…

c'est pas sympa de jouer des tours aux mendiants, comme ça ;)